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Maori
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Prises de vues réalisées sur le tournage : En Nouvelle Zélande, une équipe de l’émission Thalassa a rejoint le tournage durant une semaine, pour compléter un portrait de la dessinatrice Sophie Ladame alors qu’elle collaborait au film de Michel Viotte.
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![]() ![]() ![]() "Alors qu’une exposition au Musée du Quai Branly, à Paris, met les Maori à l’honneur jusqu’au 22 janvier 2012, le documentaire réalisé par Michel Viotte et diffusé sur France 5 nous plonge au coeur de leur société contemporaine et de leur patrimoine culturel. Et apporte un regard contemporain sur des sons, des images, des symboles, la spiritualité d’hommes et de femmes dont l’identité est désormais reconnue à part entière. Il ne s’agit pas, en effet, pour le réalisateur de proposer un documentaire purement historique. Il ne revient que brièvement sur l’arrivée, dès 950, des ancêtres venus de Polynésie ; il ne fait aussi qu’évoquer le controversé traité de Waitangi, signé en 1840 avec les Anglais et censé garantir les droits des Maori. Car beaucoup plus que le déclin de la culture maori pendant la colonisation, c’est sa "renaissance" constatée depuis les années 1070 qui intéresse Michel Viotte. Représentant 15% de la population de la Nouvelle-Zélande, les Maori sont désormais indissociables de l’identité du pays. Un pays devenu réellement biculturel - à en croire les commentaires (optimistes ?) du film - et où le maori a été reconnu en 1987 deuxième langue officielle, derrière l’anglais. Qu’il semble loin le temps où, comme le rappelle le réalisateur, ce peuple servait de "vitrine exotique" pour les étrangers ! Aujourd’hui, les enfants peuvent se rendre dans des établissements de langue maori et apprendre les chants et les danses traditionnels. Filmés en pleine répétition de haka, ils symbolisent la vitalité de la culture maori qui ne laisse rien au hasard et donne une explication à chaque chose. La plus grande réussite du documentaire est là, dans l’explication apportée à la symbolique d’une culture où tout est spiritualité. Ainsi découvrons-nous que les splendides maisons de réunion (marae) - lieux de cérémonie, d’enseignement et de débat - sont plus qu’un édifice. Elles sont l’incarnation d’un ancêtre : l’extérieur représente sa tête, l’intérieur son corps et les poutres sa cage thoracique. Le lien avec les racines est essentiel pour les Maori, dont la culture se fonde sur le whakapapa, un principe de généalogie reliant les êtres humains aux cieux, à la Terre, aux objets animés et inanimés. Rythmé aux sons des chants, le documentaire utilise ce lien permanent entre présent et passé. Le patrimoine culturel est ainsi beaucoup moins expliqué par des images d’archives que par la société contemporaine maori, soucieuse de préserver ses racines et son identité. De l’art traditionnel du tatouage (ta moko) à la signification sacrée des sculptures sur bois, en passant par l’art de la construction des pirogues (waka) ou encore le prestige de la pierre de jade (pounamu), cette culture est exposée, décortiquée et afirmée pendant cinquante-deux minutes pa son propre peuple. Une démarche honorable pour un documentaire réussi qui n’aurait pourtant pas souffert d’un peu plus d’histoire et de politique."
" "C’est une énorme responsabilité d’être maori", déclare cet homme âgé d’une quarantaine d’années, fier que ses enfants parlent couramment la langue de ses ancêtres, alors que ses propres parents l’avaient perdue. Le "te reo maori" (littéralement "la langue des rois") ne fut reconnu officiellement qu’en 1987 par la Nouvelle-Zélande. C’est par lui que se transmet la tradition orale de ce peuple venu de Polynésie aux environs de l’an 1000, dont toute la culture repose sur le lien primordial à la terre (considérée comme la mère) et au ciel (le père), ainsi qu’aux ancêtres qui en font littéralement partie. Colonisés et spoliés, les Maoris n’ont recouvré leur culture que dans les années 1970, à la suite de revendications identitaires fortes. Aujourd’hui, l’heure serait plutôt aux restitutions de terres, de droits de pêche ou de chasse, secteurs économiques non négligeables pour cette population longtemps marginalisée. Par petites touches impressionnistes, à l’image des aquarelles (signées Sophie Ladame) émaillant les différents chapitres, le documentaire esquisse l’identité à multiples facettes des Maoris modernes pour aller au-delà des clichés connus - le haka (danse guerrière) et le moko (tatouage facial). Une bonne introduction à l’exposition du musée du Quai Branly, intégralement conçue par le musée Te Papa Tongarewa de Wellington, véritable fer de lance du renouveau de cette culture loin d’être sous cloche."
" "NOTRE PEUPLE se passionne pour ses origines." Dans son documentaire, Michel Viotte met en lumière l’héritage culturel d’un peuple mis à l’honneur dans l’exposition "Maori, leurs trésors ont une âme" au musée du Quai Branly. Le réalisateur développe les notions d’une culture transmise oralement et qui repose sur un concept de généalogie - le whakapapa. Ce passé toujours présent, ce lien entre le père-ciel, la mère-terre, les hommes, la nature, toute chose, est signifié dans la sculpture - art sacré - qui représente divinités et symboles. Les premiers habitants d’Aotearoa, "pays du long nuage blanc", arrivent de Polynésie à partir du Xe siècle. A la fin du XVIIIe, des Européens débarquent à leur tour en Nouvelle-Zélande. Le 6 février 1840, les autochtones signent avec les Britanniques le traité de Waitangi par lequel ils reconnaissent la souveraineté de la Couronne mais conservent la propriété de leurs terres. Un traité toujours sujet à controverses... La culture maorie ne cesse alors de décliner. Marginalisés, les Maoris sont spoliés de leurs territoires, leur population décroît par rapport à celle des pakeha (Néo-Zélandais d’origine européenne). En 1971, un historien, Michael King part à la rencontre de vieilles femmes maories qui vivent loin des villes. Ces femmes portent un moko, tatouage traditionnel réalisé au burin. Leurs visages ridés et marqués par ces lignes noires et courbes creusées dans la peau sont immortalisés par des photographies. La société occidentale découvre, impressionnée, la figure des Maoris, leur existence même... Tout va changer pour la minorité opprimée qui, dès lors, arrive à faire entendre sa voix. Le Parlement néo-zélandais crée le tribunal de Waitangi pour étudier les plaintes. Ils réclament des indemnisations, la restitution de leurs terres, mais aussi le droit d’affirmer leur identité culturelle. En 1987, le maori devient la deuxième langue nationale après l’anglais. Elle est désormais apprise à l’école. Les Maoris représentent 15 % de la population néo-zélandaise. Ils seraient les "derniers dépositaires d’une culture agressive" dont le haka, "danse féroce", rendue célèbre par les rugbymen All Blacks, est l’une des expressions."
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