Ben Harper, musicien surdoué, fils spirituel de Jimmy Hendrix et de Bob Marley, ne colle à aucun mouvement et ne tolère aucune étiquette. Il ne dérive d’aucune filiation branchée et son succès n’est pas du à un gigantesque effort de promotion.
Portrait d’une étoile montante, le plus jeune des vieux sages qui nous invite à découvrir sa musique métissée, faite de folk, blues, reggae, grunge et gospel.
Le film propose de suivre l’artiste au cours de sa tournée européenne, à Marseille, Lyon, Rome, Madrid, Barcelone ou Lisbonne.
Entretiens, extraits de concerts, mais aussi morceaux interprétés en acoustique dans les décors traversés (petite place à Rome, docks du port de Lisbonne).
Avec une séquence d’anthologie : Ben Harper, seul sur scène après la balance, détaille ses différentes guitares...
Intervenants
Ben Harper
David Leach percussionniste
Juan Nelson bassiste
Dean Butterworth batteur
"Son propos grave et concerné, sa simplicité et sa douceur anachronique dans un monde musical coutumier des poses démonstratives, la fluidité et l’incroyable richesse de sa musique : tout désignait Ben Harper comme sujet à la fois idéal et éminemment casse-gueule du documentaire musical. Alors, comme pour en éviter les écueils, Michel Viotte a méprisé les trames traditionnelles du genre et banni de son documentaire toute mise en scène hagiographique. Pas de retour dans son village natal, pas de visite muséale dans les petits bars où il jouait à ses débuts, pas ou très peu de témoignages laudatifs. Juste un homme dans un décor anonyme de chambre d’hôtel, filmé en plan fixe. Un personnage énorme, au visage sans morsures mais à l’esprit lardé de cicatrices, qui égrène le temps avec une voix de sage… Devant la magistrale simplicité de Ben Harper, Michel Viotte aurait pu céder à la tentation de la surcharge et compenser le statisme de l’interview par un rythme artificiel en plans de coupe. Il n’en fera rien et s’en tiendra à une illustration légère des "roots" (une galerie de portraits, photos historiques de chanteurs de blues). Ce parti pris de sobriété paie plus encore lorsque Ben Harper totémise Bob Marley en Dieu vivant ou quand il sanctifie le nom de Martin Luther King dans une longue ode à la paix : là où n’importe quel réalisateur de chaîne musicale aurait collé un extrait de concert de Marley ou un cliché des discours du pasteur noir, Michel Viotte maintient la continuité du propos de Ben Harper en le soulignant d’images d’archives muettes sur les révoltes noires américaines de Los Angeles dans les années 60."
Les Inrockuptibles, 11 décembre 1997
"… Un documentaire superbe, à ranger bien en évidence à côté des quatre albums publiés par le groupe."
France Soir, 11 décembre 1999
"Il est là, impassible, assis sur le bord du divan, comme en équilibre sur un autre monde. Le chapeau mal enfoncé sur sa chevelure rasta, les mains posées sur les genoux, il choisit ses mots avec précision et laisse s’installer d’interminables silences. Ben Harper. Gueule d’ange. Voix ensorceleuse… Les caméras d’Arte ont suivi le chanteur, l’ont interrogé et ne se sont pas trompées : Ben Harper est en passe de devenir le symbole d’une génération."
L’Evènement du Jeudi, 11 décembre 1999